♦ True Love : L'hérésie. ♦ Activité(s) : Écrivain et danseuse à l'Endiablé. ♦ Camp : Grimm's Brotherhood. ♦ Réécriture(s) : Le Bossu de Notre-Dame & Les Mille-et-une Nuits. ♦ Avatar : Odette *hot* Annable. ♦ Inscription : 18/04/2020
Ce personnage a rejoint le Livre des contes et légendes le 18/04/2020. Il a été aperçu dernièrement Dim 7 Juin - 22:27, errant dans les belles rues de Faraway. Mais quel coup préparait-il ?
Dim 7 Juin - 22:27
LARME DE SUEUR Ellah Miservair ✤ Eymroda Fajar
❝ Had I known how to save a life... ❞
« - Rha ça va !...
Un geste hasardeux qui fouette le néant. La carcasse titubante, martèle les pavés légèrement humides. Le sol se dérobe J'ai la gueule en vrac. Une fois de plus, je me suis anesthésiée la cervelle sous quelques shots dégueulasses. Et v'là le videur qui me flanque dehors comme une mal-propre. Pourtant, je n'ai rien fais. Du moins, pas grand chose. C'est ce gaillard, là, avec ses sales pattes qui m'a extirpé de mon ivresse paisible. Si j'expose mes courbes les weekends, ce n'est pas une raison pour laisser une poigne non-familière me peloter le derrière. J'adresse un doigt à l'obscurité cuisante, espérant insulter le gros malabar qui m'a salement chassé mais... il n'est déjà plus là. Alors je glousse comme une pintade. Ridicule, je suis ridicule. La fraîcheur ambiante m'arrache soupires et frissons. Fait chier. J'ai laissé ma veste là-bas. Mon cerveau griffonne quelques plans improbables. Mais j'abandonne rapidement. J'irai la récupérer plus tard.
Ça me remue dans le bide. Je crois que je vais dégueuler mes tripes. Je m'immobilise dès lors, une main contre le vieux lampadaire qui crépite le long de la chaussée. Ma vision double et se dédouble. Je crois voir une chimère au loin, une silhouette méphistophélique. Attends, je ne suis pas seule ? La paranoïa me gagne. Sûr qu'il n'y avait pas que de la tequila dans ma tequila. J'ouvre la bouche, balbutie quelques inepties sans intérêt que je n'assimile pas moi-même, puis me voûte en avant pour dégobiller l'acide de mes nuits.
- Et merde...
Je m'affale comme une larve sur le rebord du muret sur ma gauche. Faut que je reprenne mes esprits. Alors je ferme les yeux un moment. Juste un tout petit moment. Où je m'imagine sur le balcon de mon appartement à Londres. Je peux même percevoir les rires de mes compères au loin, les effluves d'un vieux cigare sur le rebord du cendrier. Ah, c'était le bon temps ! Et maintenant... maintenant il ne me reste que ces soirs de frénésie sans consistance. Quel gâchis ! Je devrais tourner ma colère vers Chad, comme le font les autres. Mais là, tout de suite, la seule que je déteste; c'est moi.
Dans le lointain, une complainte m'arrache à ma torpeur. Je ne suis pas toute de suite certaine de ce que je pense entendre. Mais le doute se dissipe rapidement. Alors je me redresse tant bien que mal, encore étourdie par les vapeurs d'alcool. C'est au détour d'un carrefour que mes prunelles hagardes constatent le drame qui se joue: un roublard s'éprend d'une malheureuse gazelle. Point d'hésitation malgré le déluge entre mes tempes.
- Hey ! Lâche-la, enflure !
Je le chahute sans attendre. Profitant de mon effet de surprise, j'empoigne la demoiselle par le poignet et l'entraîne aussi sec à ma suite.
- Bouge !
Le malotru grommelle, la face contre l'asphalte. Heureusement, il est sans doute aussi gris que je ne le suis. Dès lors à l'abri d'une ruelle, je me tourne vers la jeune femme.
- Ça va, tu n'as rien ?, que je lui demande d'une voix grasse.
Mais la course ayant agité les mousses de mon estomac, je ne peux contenir plus longtemps le flux amer qui me brûle la trachée. Et d'un unique hoquet, rejette le reste de tequila sur les chaussures de la malheureuse.
Et merde. Une fois de plus.
- Oups... »
Ellah Miservair
♦ True Love : Un homme, quelque part. ♦ Activité(s) : Serveuse dans un dîner et parfois à un stand de friandises à Tinkerland ♦ Camp : Le Bien ♦ Réécriture(s) : Cendrillon et les Misérables ♦ Avatar : Lili Reinhart ♦ Inscription : 17/12/2014
Ce personnage a rejoint le Livre des contes et légendes le 17/12/2014. Il a été aperçu dernièrement Sam 20 Juin - 17:03, errant dans les belles rues de Faraway. Mais quel coup préparait-il ?
Sam 20 Juin - 17:03
Larme de sueur
Eym & Ellah
Depuis qu'elle avait pris la décision de fuir la demeure qui l'avait vu grandir, Ellah ne faisait que courir. Courir après une liberté qu'elle n'avait toujours pas obtenu. Une liberté à laquelle elle rêvait depuis des années maintenant, et qu'elle pensait commencer à acquérir en s'échappant de son enfer. Mais comment être libre quand on vivait dans la rue, la peur au ventre jour après jour, nuit après nuit ? Faraway n'était en rien une ville sûre, surtout une fois la clarté lumineuse du jour remplacée par l'ombre noire de la nuit. Alors, la pauvre hère qu'elle était devenue, passait ses journées à mendier le moindre sou pour tenter de se remplir l'estomac le soir venu, n'ayant que très peu d'économies, avant de chercher un lieu qu'elle pensait sûr, pour tenter de dormir quelques heures. Et au milieu de cette vie de misère, elle veillait à ne pas tomber sur cette belle-famille atroce qu'elle fuyait au péril de sa vie. Les coups, qu'ils soient physiques ou verbaux, la blonde ne pouvait plus les supporter. La peur ne la quittait donc jamais, et au fil des jours, elle apprenait à vivre avec. Ce soir-là, Ellah avait choisi une petite ruelle, toute proche d’une rue passante, pour passer la nuit, un endroit qui lui semblait calme. Ce n'était pas confortable comme lieu, loin du confort de la maison familial qui l'avait vu naître, mais elle s'y habituerait certainement. Elle espérait tout simplement que cela ne dure pas. Retrouver un toit au-dessus de sa tête, peu importe le confort, c'est bien tout ce qu'elle espérait… Elle n’était pas faite pour la rue, elle s’en rendait compte chaque jour… Mais pour que cela change, il lui fallait un travail, et ça, c'était une autre histoire. Elle s'était présentée dans plusieurs établissements depuis sa fugue en avant, sans aucun succès pour le moment... Mais elle allait persévérer. Elle voulait y croire. Elle devait y croire. Elle avait d’ailleurs une liste d'entreprises où se rendre, liste qu'elle regardait ce soir-là, calée contre une porte de secours d’une entreprise fermée pour la nuit. La blonde avait posé sur elle une simple couverture, embarquée lors de son départ, tandis que le sac à dos contenant les rares biens qu'elle possédait, était tout contre elle. Même à l’abri, elle ne préférait pas le lâcher. Un abri de fortune, mais qui la protégerait un minimum.
Enfin, c’est ce qu’elle pensait, jusqu’à ce qu’un bruit ne la fasse sursauter, alors qu’elle plongeait doucement dans le sommeil. Ce bruit, un bruit de bouteille en verre qui se fracasse au sol, la fait sursauter. Mouvement qui signale sa présence à l’homme qui titube dans cette sombre ruelle, à quelques mètres de sa position. Un homme si alcoolisé qu’elle peut sentir l’effluve de la bière qu’il a ingurgité jusqu’à elle. Une odeur acre qui devient plus forte tandis qu’il s’approche, et soudain la saisit vigoureusement par le bras. Poupée de chiffon entre ces épaisses mains, Ellah se laisse aller, se retrouvant sur ses jambes avant même de comprendre ce qu’il lui arrive. Quand son cerveau commence à saisir ce qu’il se passe, elle se met à hurler. Aussi fort que l’homme ivre qui martèle des paroles qui lui sont incompréhensibles. Et l’odeur. Une odeur qui lui donne presque envie de vomir. Une haleine pleine de relents qui ne donne qu’envie de fuir. Mais le bougre la tien, et les cris de la jeune femme n’y font rien. Elle se sent faible face à lui, malgré le fait qu’elle se débatte vigoureusement, tandis que la tête commence à lui tourner. Merci les vapeurs immondes de l’alcool.
Et soudainement, alors qu’elle ne croit plus pouvoir s’en sortir, l’homme la lâche alors qu’une voix féminine se fait entendre. Reculant tout en titubant, Ellah reprend ses esprits, juste au moment où son poignet est empoigné par celle qui vient de la sauver. La blonde n’a pas encore vu distinctement son visage qu’elle se retrouve entraînée à sa suite, attrapant au vol son sac à dos. Tant pis pour sa couverture. Peut-être qu’elle la retrouverait plus tard ? Cette idée qui la traverse lui fait se rendre compte à quel point sa vie, cette nouvelle vie qu’elle s’est choisie, est misérable. La course effrénée dure le temps nécessaire pour trouver un abri, loin de l’homme qui l’avait agressé. Une idée qu’elle n’avait pas encore totalement assimilée d’ailleurs. Ce nouvel abri fut une ruelle, une autre parmi les nombreuses de Faraway. L’arrêt permet à Ellah de reprendre sa respiration, presque coupée par cette course effrénée imprévue. La main droite sur son flanc droit, elle hoche la tête en entendant la question de sa sauveuse, qu’elle peut enfin détailler du regard. Mais cette observation ne dure que peu de temps, car brusquement, celle-ci se plie en deux pour vomir sur les baskets de la Miservair, qui bondit par instinct en arrière.
- Merde !
S’écrie-t-elle sur le coup, alors que l’odeur âcre du vomi se répand. Mais elle n’en fait cure pour le coup. Elle ne va pas péter un câble pour des chaussures, elle n’est pas ses demi-sœurs ou sa belle-mère. Elle les nettoierait quand elle pourrait. En attendant ce qui l’inquiétait, c’était la santé de celle qui lui faisait face. - C’est à toi qu’il faut demander si ça va pour le coup !
Tout en parlant, elle observe cette belle brune, qui ne semble pas allait au mieux. Et puis, la blonde se figure d’un coup qu’elle ne l’a même pas remercié, et s’empresse alors de le faire. - Merci au fait ! Merci de m’avoir tiré de ce mauvais pas…
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