Cadette de la famille Nivalis, Gerda ne manque de rien. A ses côtés, Arenne: sa grande sœur, s'occupe d'elle comme le ferait une mère. Enchantée par les dons de cette dernière, elle s'amuse des arabesques féeriques qu'elle se plaît à esquisser juste pour elle. Elle ne sera jamais véritablement effrayée par la malédiction qui touche sa famille depuis des générations et qui s'était éprise d'Arenne. Lorsque leurs parents décèdent, Gerda se raccroche un peu plus encore à son Aînée, la laissant guider ses pas sans sourciller.

♦ Raysun entre miraculeusement dans sa vie; un berceau laissé à l'abandon à la porte de la demeure des Arendelle. Sans même hésiter une seule seconde, Gerda prend la fillette sous son aile et lui dessine quelques lendemains fabuleux. En revanche, elle ne remarque pas tout de suite le fossé qu'elle creuse jour après jour entre sa sœur et elle. Très vite, la situation échappe à son contrôle. Arenne, lors d'une dispute, manque d'effleurer Raysun de son givre sinistre et prend la fuite sans même qu'elle n'ait le temps de la retenir. Si d'abord elle lui en veut d'avoir agi de la sorte, les remords la gagnent rapidement. Où se trouve donc sa sœur ? Était-elle toujours en vie, quelque part ? Gerda en était certaine. Il lui arrivait même parfois d'être persuadé d'entendre son chant danser dans les blizzards d'Hiver...

♦ Raysun n'est pas une jeune fille comme les autres, et les sœurs Nivalis le savaient. C'est une véritable poupée sortilège. Le temps semble ne pas avoir d'emprise sur elle, si bien qu'elle grandissait si lentement aux côtés des Arendelle. Aussi, ses cheveux de soleil ravivent la chair. Grâce à Raysun, Gerda parvient à garder sa jeunesse, dans le but de rester en vie le plus longtemps possible. Quelque chose au fond d'elle lui murmurait qu'elle retrouverait Arenne, un jour, mais que le temps pourrait lui manquer. Alors, retenant Raysun dans ses bras durant des années, elle passe son temps à la brosser pour regagner chaque jour un peu de sa jeunesse. Au moins, elle serait toujours en vie lorsque sa sœur réapparaîtrait, et elle la reconnaîtra. Retenant alors la fillette captive sans s'en rendre véritablement compte, obnubilée par la disparition d'Arenne, Gerda en oublie jusqu'à l'affection d'antan. Ce qui la hante jour après jour n'est autre que le retour de son aînée. Seulement Raysun, s'enfuit. Et voilà qu'elle se retrouve seule avec ses propres doutes, craignant alors de vieillir, puis de s'évanouir avant d'avoir pu retrouver Arenne. Peut-être même que ces décennie passées en son absence tendent à lui faire perdre tout espoir...