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Nightcall [Aaron ♦ Kingsley/Edward]


Kingsley Valcœur

Kingsley Valcœur


Nightcall [Aaron ♦ Kingsley/Edward] A5ee0792e480bb412cf2a6464f0a591f
♦ Activité(s) : Directeur de l'Asile St Hyde et docteur en trouble et dédoublement de la personnalité
♦ Camp : The Others
♦ Réécriture(s) : Alice aux pays des Merveilles ♦ Dr.Jekyll & Mr.Hyde
♦ Avatar : Chris Evans
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♦ Inscription : 28/06/2020

Ce personnage a rejoint le Livre des contes et légendes le 28/06/2020.
Il a été aperçu dernièrement Sam 11 Juil - 11:40, errant dans
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Sam 11 Juil - 11:40

NIGHTCALL

St Hyde

Aaron & Kingsley/Edward


« Je t’en supplie, non »

Les gémissements s’étranglaient dans sa boîte crânienne, pliant les genoux et s’agrippant à ses tempes comme pour s’y extraire et de nouveau goûter à la brise nocturne. Ses viscères tournaient et s’enlaçaient dans une valse nauséeuse, le forçant à se courber sur son banc pour réprimer la bile qui grattait sa gorge. L’Asile St Hyde était une figure haute et silencieuse au milieu de l’absolu noir. La cime des pins chatouillait ses grands murs sombres, craquant et gigotant dans la brise comme s’ils ne pouvaient se retenir de rire en compagnie des fous derrière le parpaing. Ses propres lèvres esquissèrent un sourire hideux.

« Ne fais pas ça »

Des bruits de pas éveilla sa conscience au monde des hommes et parce que l’individu sur le banc attendait de la compagnie, il s’arracha de son assise de fer. Il se rassit rapidement en constatant que les murmures venaient d’un couple qui eux-aussi furent surpris de croiser quelqu’un à cette heure sombre. Ils louchèrent tous deux vers l’âme solitaire archée sur le banc, assez curieux pour arpenter sa silhouette archée mais trop inquiets pour lui offrir une bonne soirée. Dès lors qu’ils furent assez loin, chair et salives se retrouvèrent, leurs membres s’emmêlant alors qu’ils disparaissaient dans un bosquet. Il cracha par terre.

« Par pitié, Edward »


Son visage se tendit vers la lune, reflets argentés sur ses joues, ondulant et dessinant ses traits à l’encre pâle. Kingsley s’était perdu dans la substance grise toxique de son substitut qui sentit un pouls nouveau battre sous sa chair. Aucun souvenir ne lui permit de retracer le cheminement vers lequel Kingsley perdit tout contrôle. Edward lui ne se souvenait que de la serrure d'une porte, persuadé que si il osait regarder il ne trouverait que les ténèbres comme à son habitude. Une brise vint alors caresser sa nuque et c'est là qu'il vit le soleil dans l'entrebâillement de la porte. Enfin. L'obscurité dévora Kingsley qui dans sa chute vit Edward s'échapper de sa prison crânienne.

« Pas toi, non. Non, non, non ! »

Les supplications de son auteur étaient des gourmandises qu’Edward se complaisait à faire tourner en boucle dans son esprit. Il eut le temps de se régaler un bon quart d’heure avant qu’enfin, son rendez-vous ne montre le bout de sa queue.

« Tu m'as trouvé ! »
s'exclama Edward en dévoilant ses dents.

Fondu dans l’obscurité, son compagnon crépusculaire soupira en guise de réponse, dessinant un souffle vaporeux devant ses traits. Ses épaules enveloppées de nuit, il conserva sa silhouette dans l’anonymat et ne se découvrit que les yeux, deux larmes azur noyées dans les ténèbres.

« Rejoins-moi, mon ami. La nuit n’attend pas et nous avons beaucoup à nous dire. »




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Aaron Gavaudan

Aaron Gavaudan


Nightcall [Aaron ♦ Kingsley/Edward] 51515if3n197oy9
♦ True Love : Le sang et les viscères
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♦ Réécriture(s) : La bête du Gévaudan
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Nightcall [Aaron ♦ Kingsley/Edward] HImHpu
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Il a été aperçu dernièrement Dim 12 Juil - 0:58, errant dans
les belles rues de Faraway. Mais quel coup préparait-il ?
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Dim 12 Juil - 0:58
Nightcall
Edward & Aaron
I'm giving you a night call to tell you how I feel I want to drive you through the night, down the hills I'm gonna tell you something you don't want to hear I'm gonna show you where it's dark, but have no fear

Il veut encore me voir, m’invoquer au sein même des ténèbres pour réclamer ma présence, mes crocs et mes silences, pour les limer de ses ambitions, de son jugement, des paroles dont il m’enveloppe dans l’espoir de me faire homme, de me pousser à abandonner mon autre vie pour mieux épouser la silhouette fragile de celui que je ne cesse d’enterrer sous ma colère, sous ses sensations qui me reviennent toutes les nuits quand je tente de dormir, sous les images de ce temps où j’étais puissant, où entre les arbres, sous le couvert de leur feuillage, j’étais roi. Dans l’obscurité, je me glisse pour mieux suivre la trace de cet être changeant qui me réclame, de cet homme au coeur de chrysalide qui ne cesse de se métamorphoser au gré de caprices qui me sont étrangers, d’une maladie trop humaine que je ne peux que mépriser, que détester, me glissant dans ses pas pour mieux m’interroger, me laisser bercer par le doute, par cette question qui vient souiller le moindre de mes mouvements, de mes gestes, d’une faiblesse qui fait se courber mon échine, qui la fait trembler de quelques frissons que je ne peux tuer, que trop difficilement, je réprime afin de rester digne.

Qui viendra à ma rencontre ? Qui sera là pour me dire qu’il sera heureux de voir que je suis venu, que j’ai répondu à son appel ? Qui croisera mon regard ? Kingsley qui veut me voir me fondre dans la conscience d’Aaron, du traître qui entre ses dents, eu les ventricules de mon myocarde, ou Edward qui vénère mon âme sauvage, qui flatte mon pelage, qui sait trouver les mots pour me donner envie de se lover contre ses côtes, d’avec lui chasser pour mieux m’enivrer du sang versé, des entrailles et des viscères qui pourraient réchauffer mon être, me faire un instant oublier ce destin cruel, cette existence que je mène désormais.

Dans ses traces, je me faufile sans peine, posant mes pas dans les siens pour mieux devenir cette ombre qui le rattrape, cet inévitable qui traque, qui sous le couvert d’une nuit dépourvue d’étoiles, finit par le rattraper, par lui tomber dessus comme la malchance le fait sur les lépreux, sur les malheureux qui implore le ciel et les faux dieux les paumes tournées vers le ciel, les lèvres entrouvertes pour y laisser échapper des prières dénuées de sens, porteuses d’une misère, d’un désespoir qui me laisse froid, qui me fait montrer les crocs, presque sourire quand à lui je me présente, sentant encore dans l’air, les restes de sa souffrance, les fragments même d’une douleur qui m’excite, qui m’arrache un frisson, pour un doux fredonnement, un silence qui fait écho à nos retrouvailles, à son envie de m’entraîner en ce royaume obscur dont j’émerge à peine, dans le drapé même de ces ténèbres dont je me détache pour à lui pleinement me dévoiler, le menton relevé, le visage encore souillé de quelques traces de sang, d’hémoglobine qui a eu le temps de croûter, de former autour de mes lèvres, de mon nez, de mes yeux, de dessiner ce masque funèbre, ultime témoin d’un festin passé, d’un acte violent depuis regretté, élevé au rang de souvenir.

C’est l’autre qui est là, et non lui. Ou peut-être est-ce lui et l’autre qui est absent, qui n’a pas jugé bon de me voir, qui n’a voulu me voir. Qui sait ?

Je ne cherche pas à lui demander, à lui arracher une réponse sans importance, préférant faire un pas vers lui, renifler l’air qui l’entoure, ce parfum qui émane de sa peau encore luisante d’une sueur qu’il est tentant de lécher, de venir goûter, cette douce fragrance qui poisse la distance qu’entre nous je tue, de quelques pas, afin de l’humer, de pleinement me soûler de son odeur, de ce que dégage son corps si vivant, presque brûlant.

“Ce n’est pas toi.” murmure-je en souriant, en m’amusant du mystère qui enveloppe cette évidence. “C’est l’autre.”

Tu es celui qui me plaît, qui me voit au travers de cette chair humaine. Que tu sois le bon ou l’intrus, tu es le plus honnête. Celui qui ne cherche pas à se dresser, à se rendre docile pour plaire, pour se fondre dans la masse des victimes, des proies qui autrefois, venaient s’égarer chez moi, trouver la mort entre mes griffes et l’éternité sur mes crocs.

Contre lui, je m’attarde, mon souffle caressant la courbe même de sa mâchoire, m'imposant, le dominant un long instant avant de reculer, de lui permettre de respirer sans percevoir l’odeur de cette crasse qui s’accumule sous mes ongles, pour mieux le contempler, le transpercer de mes prunelles affamées, de mes iris ternies par cette sombre démence qui menace chaque jours de m’engloutir, d’à jamais m’emmener vers cette fatalité qui perçait déjà la nuque d’Aaron.

“Tu es facile à trouver, Edward.”

Tu es comme les autres, tu laisses beaucoup de toi dans tes pas. Tu es comme eux au final, quoi que tu en dises. Tu ne sais encore chasser. Tu es trop civilisé. Mais ce n’est rien. Ce soir encore je ne veux te chasser. Tu me plais assez pour que je n’ai pas l’envie de te dévorer.

“Je crois t’avoir entendu.”

Doucement, je bats des cils, la tête penchée sur le côté, comme incertain de ce que la nuit a pu me rapporter, de la nature même des chants et psaumes que je perçois dans le néant, que trop souvent, je déniche dans le silence, dans ce rien que les humains comblent parce qu’ils ne savent faire avec leurs pensées, avec ce blizzard qui ne cesse de hurler dans leur crâne.

“Avoir perçu ton combat.”

Cela avait l’air beau, assez pour que j’en vienne à regretter de n’avoir été là pour admirer, pour ensuite me jeter dans tes bras, pour essayer de t’arracher de mes canines cette violence, ce chaos qui habite encore ta chair, encore ce derme qu’il me serait aisé de déchirer. Un instant, oui, tu as eu l’air si beau.

Les accents rauque de cette voix que je n’utilise presque pas peinent à se faufiler jusqu’à lui, à pleinement prendre possession de cette nuit encore jeune, de ce crépuscule mourant, qui pourtant, semblent juger cette immobile danse que nous menons, ce jeu intriguant pour lequel je ne cesse de frissonner, de trembler d’excitation.

“Tu veux toujours parler, lui aussi à vrai dire.”

Je marque une pause, soufflant dans l’air glacé une volute de buée, une arabesque incertaine qui s’évapore en montant vers les cieux.

“Vous êtes bavards. Parfois j’aimerais vous retirer votre langue.” Dans le vide, je claque des dents, retroussant les lèvres pour mieux dévoiler mes crocs. “Pour qu’enfin tu comprennes.”

Que les mots ne sont rien. Que les tentatives de me faire humain sont vaines.

“Parle.” dis-je après un moment de silence, le regard perdu à l’endroit où se trouve ce coeur contre lequel, je poserais volontiers plus que mes lèvres.

Made by Neon Demon
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Kingsley Valcœur

Kingsley Valcœur


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Il a été aperçu dernièrement Ven 17 Juil - 10:38, errant dans
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Ven 17 Juil - 10:38

NIGHTCALL

St Hyde

Aaron & Kingsley/Edward


« Ce n’est pas toi. C’est l’autre »

L’esquisse d’un visage aux traits sculptés à la lame se dessine dans la lumière froide mais ses paroles le firent tourner au rouge. Les lentilles injectées de sang, Edward peut sentir son corps dans son entièreté répondre violemment à l’insulte du jeune homme. Ce n’est pas toi. Moi serait alors un être fragile et répugnant de bonté, courbant l’échine devant ses pairs comme une putain ? Moi serait un humain de la plus basse espèce suppliant à genoux l’attention et la reconnaissance, léchant la générosité des mains infectées de fausses bonnes manières ? Disséquant son visage d’un œil brûlant de furie, Edward contempla un instant l’image de l’homme, une dague entre les deux yeux.

« Tu es facile à trouver, Edward. »

Aaron s’approcha, découvrant son corps à la face de la lune, paré de noir mais halé d’une pâleur trahissant sa relation distante avec le soleil. La dépouille de sa fourrure se dressait en masse sombre et emmêlé sur son crâne et parsemait le bas de ses joues, constellé de tâches écarlate le rayant sans aucun doute de la liste des accusés. Edward sourit, hypnotisé par cet être qui un jour se para du costume d’un homme. Piètre comédien, on pouvait lire dans ses gestes gauches une façon profondément animale de rouler ses muscles sous la peau, de s’abstenir pour déchiffrer un langage étranger dans les sons et les odeurs, de voir avec l’ouïe et de toucher avec les yeux. Aaron était loin d’être humain et c’est pour cela qu’Edward rangea sa dague.

« Je crois t’avoir entendu. Avoir perçu ton combat. »

Edward fronça les sourcils, plus par intérêt que par inquiétude car l’appréhension est un émoi qui le révulse et qu’il laisse de bon sentiment à son pair.

« Vous êtes bavards. Parfois j’aimerais vous retirer votre langue. Pour qu’enfin tu comprennes. »

Il tira la langue puis la rangea en dévoilant ses dents. Je te comprends plus que tu ne le penses. Être enfermé dans ce corps qu’il me faut partager. Nous ne sommes tous les deux pas là où l’on devrait être.

« Parle,

- Parfois on peut tuer quelqu’un rien qu’en parlant, mon ami, mais ce sera une leçon pour un autre jour. Il abattit sa main sur son épaule, s’approchant, le regard brillant. Tu as raison, fini de parler ! Allons nous dégourdir les pattes !»

Sa carcasse se déplia de son assise, déroulant ses muscles sous sa peau et allongeant ses membres avec une souplesse raide. Porter deux âmes dans un même corps pèse lourd. Il prit le chemin des ombres, labyrinthe d’obscurité que ses yeux parvenaient à délimiter, et s’y aventura quelques temps avant de s’agenouiller derrière un bosquet. Une manche vint caresser son flanc et il sut que son invité l’avait rejoint à ses côtés. Ses propres doigts le picotaient, la colère nourrissant ses veines d’une agitation qu’il avait dû mal à réprimer. Devant eux, le couple affrontait la fatigue en s’enlaçant avec passion, leurs corps semblant ne pouvoir se défaire l’un de l’autre.

« Petit portrait de l'espèce humaine. Tu vois, cette femme-là, elle est belle, attentionné et visiblement très amoureuse. Et pourtant, elle est dégueulasse. Tu veux savoir pourquoi ? Elle trompe son mari. Bouh, la vilaine fille ! Il approcha ses lèvres de l’oreille d’Aaron. Je suis très en colère, tu comprends ? Mais pas parce que Madame batifole ailleurs. Non, je m’en tape ! Le truc qui me met vraiment en colère, c’est que là, avec elle, c’est mon notaire et qu’il a été très vilain aussi. »

Il sortit sa dague, observant la lune sur la surface de la lame.

« Alors moi, je vais arrêter de parler et je vais m’amuser avec Monsieur. »

C’est là qu’Edward vit quelque chose de terrible dans les yeux d’Aaron. Installé là par son double Kingsley, le doute formait un voile presque opaque dans le regard de son ami. L’animal laissa entrevoir l’homme qu’il pourrait être dans deux iris pâles. Kinglsey répandait derrière lui sa pestilence, même dans les âmes qu’Edward trouvait les plus belles. Très bien, je te montrerai qui est le vrai Moi.

« Une petite faim ? »


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Aaron Gavaudan

Aaron Gavaudan


Nightcall [Aaron ♦ Kingsley/Edward] 51515if3n197oy9
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Il a été aperçu dernièrement Ven 31 Juil - 22:38, errant dans
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Ven 31 Juil - 22:38
Nightcall
Edward & Aaron
I'm giving you a night call to tell you how I feel I want to drive you through the night, down the hills I'm gonna tell you something you don't want to hear I'm gonna show you where it's dark, but have no fear

Il parle encore trop cet autre qui dit entendre, comprendre les pulsions de mon âme sauvage, l'appel primaire et violent de ce cœur dont les fragments dévorés existent dans cette chair humaine que je mutile, que je punis et humilie parce que je ne suis capable de pardonner la traîtrise, l'appétit de celui dont je dois depuis emprunter les traits, et dont je fais se retrousser les lèvres pour exprimer à mon compagnon que sa leçon peut attendre, que malgré mon ordre, je me fais cruel et exigeant, impatient et affamé, humain, presque, adapté à cette société qui n'a de sens, à ce pouvoir qui a été un jour donné à cette espèce pourtant peu digne de fouler la terre, de connaître les plaisirs de cet univers, qui un temps, rampaient devant mes crocs, honoraient les traces que je laissais derrière-moi, respectaient mes hurlements et grondements.

Mais c'était là un autre temps. Une autre vie. Une où il ne me fallait pas être docile, pas être soumis à des règles qui ne font sens, à des rituels de ce genre. C'était un moment où je ne l'aurais pas laissé vivre, l'autre et lui qui doit être quelque part derrière ses prunelles, derrière ses iris, derrières ses manières qui réveillent en mes viscères l'envie de lui sauter à la gorge et de lui demander comment il fait pour supporter les jours qui passent, pour faire avec cette soif qui jamais ne se tait, avec ce hurlement qui se fait blizzard dans ma tête, qui jamais ne cesse, qui toujours, balaye et chasse ce peu de raison que je parviens à cultiver entre deux silences, entre deux instants  où le sang vient envahir ma bouche, saturer mes sens, fredonner à mon esprit que j'ai été fait ainsi.

Le temps d'un regard qui ne dure pas, j'y songe, oui, de refermer mes deux mains autour de son visage, de griffer ses joues de mes ongles rongés pour dévoiler muscles et os, pour mettre à nue cette vérité et ces secrets qu'il me cache, qu'il enrobe, l'autre, dans ses rires, dans ses envies, dans ses gestes qui me font frémir, presque vaciller, qui me donnent envie de lui offrir une seconde mon échine comme je l'ai fait avant de mourir, de lui donner cette confiance qui peine à germer, qui quelque part entre mes côtes, dans ma cage thoracique, se décompose au fil des battements de ce cœur bien faible, de ce muscle si petit qui s'affole bien vite. J'y songe et finis par le suivre, par me glisser dans son ombre pour mieux découvrir deux proies, un couple presque banal dont il me dresse l'histoire et que j'écoute à peine, secouant de temps à autres la tête, agacé, fatigué, les crocs dévoilés et les phalanges enfoncées dans cette terre meuble qui se laisse faire, qui vient encrasser mes griffes, salir cette peau qu'il est aisé de blesser, de lacérer, de tuer les restes de cette fausse humanité qui je me refuse de sauvegarder, les ruines de cet homme dont j'emprunte le prénom parce qu'il est le seul qui me fut jamais donné, l'unique qui parvient à habiller le mystère que je suis, l'étrange abomination qui en cet instant.

« Tu parles à nouveau. » finis-je simplement par murmurer, les iris ancrées sur l'humaine aux courbes délicates, au visage sculpté pour plaire, pour attiser les pulsions malsaines d'êtres dérangés comme nous, pour séduire et charmer les violents travers des monstres, des prédateurs et autres horreurs qui se tapissent dans les ténèbres, dans cette obscurité au sein de laquelle, je me fonds et disparais pour mieux retrouver cette fourrure qui un jour fut mienne, pour derrière la végétation, me tasser et contempler celle dont je rêve de croquer les seins afin de creuser mon chemin jusqu'à son myocarde, de ronger le ventre pour mieux y dénicher ses reins, ce qu'il restera de ses intestins.

« Tu parles encore. » J'ajoute un sourire aux lèvres, l'observant du coin de l'oeil pour mieux venir refermer mes doigts sur cette lame qu'il fait briller dans le noir, pour ce couteau paré à trancher la nuit même. « Tu parles. »

Et ça ne m'intéresse pas. Tes mots, ce poison que tu distilles de tes lèvres, de la même manière que celui qui partage ton cœur, c'est vain.

Sur le tranchant de son arme, j'écorche le bout de mes doigts, je fais perler ce sang que je laisse couler, que je laisse embaumer l'air entre nous de cette fragrance envoûtante qui dilate un peu plus mes pupilles, qui rend mon être faible et tord mon corps de manière à exprimer ce plaisir charnel dont je n'ai honte, ce début d'excitation que je ne réprime pas, que je ne cache pas tandis que je retire mes chaussures pour être pieds nus.

« Je la veux elle. Tu fais ce que tu veux de lui, je m'en fous. »

J'inspire, clos les yeux et reviens à la vie, à cette vie que je n'aurais jamais dû quitter, qui jamais n'aurait dû m'être arrachée, à celle ou lui et moi, aurions été ennemis.

« Je la veux pour moi. »

Je veux son corps comme pardon, comme offrande pour laver cet unique offense qui a fait de moi ce que je suis, qui m'a enchaîné à ce corps. Je veux que tu me l'offres et que tu t'excuses, Edward. Que tu te repentes parce que tu es exactement comme Aaron.

A mes lèvres, je porte mes doigts fébriles les suçant longuement avant de bondir hors de notre cachette, d'émerger du feuillages des buissons pour me jeter sur ma nouvelle aimée, sur cette obsession passionnante dont j'étouffe le cri en venant l'étrangler et l'embrassant pour mieux arracher sa bouche de mes crocs, pour mieux forcer ma dentition en elle et lui manger cette langue qu'elle manque d'avaler, ignorant complètement l'homme que j'abandonne à la cruauté de mon partenaire, que je laisse se faire massacrer alors que je prends possession de mon trésor sanglant, du corps paralysé par la peur et le choc, qui sous moi, peine à se débattre, à sangloter alors que je termine d'avaler ce muscle qui était autrefois sien pour mieux sourire, rire et dévoiler mes canines.

Le sang dans la gueule.
Les entrailles à vifs.
Le cœur qui éclate.
La mort qui invoque l'extase.


Je sais que lui aimait les toucher, jouer avec elles avant de les éventrer, de les dévorer, d'assouvir ce qu'il pouvait rester de terrible en lui, mais je n'y parviens. Même si mes paumes viennent épouser la courbe de sa poitrine, apprécier les tressauts de ses seins qui se soulèvent trop rapidement à cause de cette angoisse et du sang sur lequel elle s'étouffe en quelques gargouillements absurdes et ridicules, je n'y parviens pas, à la voir autrement que comme une carcasse encore vivante, un cadavre qui ose encore respirer, prétendre exister.

Les os entre les crocs.
Les suppliques dans le silence.
Les yeux qui roulent dans les orbites.
Le néant.


Je gronde là où elle agonise. Je grogne pour mieux couvrir les gémissements qu'elle produit, ce son agaçant qu'elle fait en mourant trop lentement, en résistant à mes paumes qui broient sa trachée, à ce poids que je fais porter sur son squelette si fragile, en recrachant ce sang qui vient tacher ma peau, imbiber ces vêtements que je ne porte que pour cacher cette nudité qui m'est insupportable. Je montre les crocs pour l'effrayer mais elle résiste.

Encore.

Toujours.

Longtemps.

Je gronde une fois de plus, hurle, déchire la nuit de cet ordre que je ne formule pas vraiment, de cette impérieuse demande qu'elle refuse, qu'elle s'obstine à ignorer pour mieux sombrer, succomber à une agonie qui n'a pas été assez rapide, à une mort qui ne m'arrache qu'un soupir, qu'une lasse expiration qui vient s'échouer sur mes lèvres ensanglantées, dans la nuit s'égarer tandis que les paumes tournées vers le ciel, je glisse un regard à Edward, attendant, pour la première fois depuis longtemps, qu'il se décide à parler, à remplir le vide de ses inepties.

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Kingsley Valcœur

Kingsley Valcœur


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Il a été aperçu dernièrement Ven 14 Aoû - 20:22, errant dans
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Ven 14 Aoû - 20:22

NIGHTCALL

St Hyde

Aaron & Kingsley/Edward


« Tu parles »

Le filet de sang s’échappant de la paume d’Aaron vint chatouiller les phalanges d’Edward, traçant des veines écarlates sur son épiderme hérissé par l’enthousiasme du plasma. Il essuya le sang contre sa bouche, liant ainsi ses lèvres de la substance cramoisie pour qu’elles ne puissent plus se défaire mais très vite en ne résultant qu’à dessiner un sourire le long de ses commissures car si le bec d’Edward n’était fait pour articuler les griffes d’Aaron ne servirai pas à déchirer la chair.

« Je la veux elle. Tu fais ce que tu veux de lui, je m'en fous Je la veux pour moi. »

Là où les yeux d’Edward s’immobilisèrent ne se trouvait plus que le vide, balayé par la brise et les feuilles volantes. Ce furent les jurons d’une voix grave, aux teintes cassées par la terreur qui le guida vers Aaron. Sa masse nappée de noir se cabrait sur la fébrile jeune femme comme la nuit terrassant la beauté du soleil. Rejeté en arrière, le comptable labourait le sol pour s’éloigner du monstre, des volutes de sable emprisonnant sa petite personne d’un voile qui n’arrêta pas Edward de le prendre par le col. Ses ongles vinrent creuser sa gorge, le redressant sur ses jambes, affaire difficile par l’agitation possédée de ces dernières. Dans un élan de volonté de survivre, le comptable flanqua son poing dans le ventre d’Edward, qui cracha son venin à sa figure et redessina son portrait de la pointe de sa dague. L’hémoglobine se mélangea à la sueur, les rires couvrirent les hurlements et les corps plongèrent l’un vers l’autre, grondant d’une faim féroce d’un côté et hilare de cette torture de l’autre. Les internés derrière les fenêtres opaques de l’Asile devaient rire en cœur, Edward le pressentait, alors que sa lame perçait la poitrine de l’homme en petit cratère gorgés de sang.
La nuit étouffa bientôt tout bruits pouvant perturber son sommeil paisible, ne concédant qu’à une conversation muette à travers le regard des deux hommes. Ses traits barbouillés de sang écarlate, Aaron n’était plus qu’une paire d’iris éblouissants, froids au milieu du vermeil. Ils semblèrent tressaillir en observant Edward choir sur le sol, le crâne entre ses mains, mais leur détenteur resta immobile. Edward parla enfin.

_____

« Écoute, il n’aura plus de thé alors ! Il ne pourra plus en jeter sur son aide-soignante et on pourra peut-être enfin s’occuper de son cas plutôt que de son déjeuner. Envoie un message à Julie lui souhaitant un bon rétablissement de ma part. »

Les multiples yeux vitreux de St Hyde regardèrent Kingsley s’éloigner, petite figure fragile que pins et érables semblaient tressaillir de retrouver en leur sein. Leur hôte ne leur offrit aucun intérêt, ses bottes attirant toute son attention, ses lacets gesticulant à chacun de ses pas. Renversé contre son genou pour les resserrer, son regard discerna entre deux planches de bois taguées le contour d’un corps affaissé et tandis que le soleil tombait derrière son lit de feuillage, Kingsley reconnu les deux feux-follets dansant dans les yeux d’Aaron Gavaudan.



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